L’ouvrage Écrire et penser le genre en contextes postcoloniauxdirigé par Anne Castaing et Elodie Gaden et édité chez Peter Lang vient de paraître! J’ai le plaisir d’avoir contribué à cet ouvrage collectif avec un chapitre intitulé « Reconfigurations postcoloniales : l’esthétique de la mélancolie à l’épreuve du féminin dans La Route des Indes (D. Lean, 1984) et Zero Dark Thirty (K. Bigelow, 2012) ».
A partir d’une mise en perspective historique du travail d’appropriation culturelle de la mélancolie en Occident et de son articulation avec le thème de la crise, ce texte établit – dans le cinéma hollywoodien – un rapprochement entre une certaine «esthétique de la mélancolie et de la crise» et les reconfigurations postcoloniales de la blanchité. En étudiant la façon dont ces dernières mobilisent de façon centrale l’enjeu du «féminin», deux films sont examinés qui, à trente ans d’intervalle, représentent la femme blanche comme une alliée pour la masculinité hégémonique face à une altérité raciale incarnant un danger renouvelé. Les différences entre les deux films sont questionnées afin de mettre en évidence les potentialités critiques de la masculinité hégémonique blanche dont les figures féminines sont porteuses.
Ce chapitre constitue une première étape dans les réflexions que je développe depuis un peu plus d’un an sur les reconfigurations de la blanchité en contexte postcolonial (plus récemment, il y a aussi eu ma conférence « mélancolies super-héroïques », à Bruxelles).